Née à Mrirt, au cœur du Moyen Atlas, à 43 km de Khénifra, terre qui a vu passer le fameux Mohamed Rouicha, et à 64 km du village natal du maestro Moha Oulhoceine Achiban. Elle a grandi dans un berceau amazigh, nourrie par la mémoire des montagnes et la force de ses héros. Certes, son environnement n’était pas pavé de facilités pour devenir artiste… mais Fatima Attif a eu l’audace et la persévérance solides comme l’Atlas lui-même.
Après son baccalauréat littéraire décroché en 1990 au lycée Oum Rabii à Mrirt, elle prend la route de Rabat pour rejoindre le prestigieux Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle (ISADAC), section interprétation.
Très vite, Fatima s’impose au théâtre. Elle rafle son premier prix d’interprétation dès 1999 au Festival National du Théâtre à Meknès, puis un autre en 2008 avec « Rasse El Hanout ». Elle enchaîne les pièces marquantes, de « Noce de Sang » de Federico García Lorca, à « Une vie, un rêve, un peuple toujours errant » de Mohamed Khayre Eddine, sans oublier ses propres créations comme « Hémorragies » (2016–2022), dédiée aux peuples des montagnes.
Au cinéma, son talent explose. Elle brille dans « La Danse du Monstre » de Majid Lahcen, puis décroche en 2018 le prix du meilleur rôle féminin au Festival National du Film pour « La Guérisseuse » de Mohamed Zineddaine , film qui lui vaut aussi une récompense internationale en Suède l’année suivante. Elle continue sur sa lancée avec « Zanka Contact » d’Ismaël El Iraki (2020), qui lui offre le prix du second rôle à Tanger en 2022, puis avec « Jour de Printemps » d’Imad Badi, couronné au Brésil en 2023. Entre-temps, elle multiplie les collaborations avec les grands noms du cinéma marocain et international, de Faouzi Bensaïdi (« What a Wonderful World », « Volubilis ») à Adil Fadili (« Mon Père n’est pas Mort »), jusqu’à Laila Marrakchi (« Mass Dolce » 2025).
Le petit écran n’est pas en reste. Fatima reste proche du grand public avec des téléfilms comme « Demm El Maghdour », « Achahida » ou « Le Congé », et des séries devenues cultes dès les années 90 comme « Men Dar Ledar » ou « Essasse ».
Fatima Attif a su transformer ses racines du Moyen Atlas en une carrière riche et reconnue. Son talent et son authenticité lui permettent de rester toujours proche de son public, tout en portant sa culture au-delà des frontières.